lundi 9 mars 2015

Insectes et micro-algues: des atouts "développement durable" pour l'alimentation de demain

Les micro-algues, les insectes et les substituts de produits animaux à base de plantes bénéficient d'atouts environnementaux pour remplacer, du moins partiellement, les produits agricoles les plus consommés.

Comment nourrir 9 milliards d’hommes en 2050 ? La demande en alimentation devrait s’accroître de 60% d’ici à cette date, rappelle Rabobank. Avec un impact écologique non négligeable, si le contenu de nos assiettes ne change pas. Pour la banque néerlandaise, l’innovation constitue la clef de cette équation, dans un contexte de raréfaction de nombreuses ressources naturelles et d’essor des classes moyennes.

La protection de l’environnement jouera à l’avenir un rôle central en matière d’alimentation, à condition de maîtriser la compétitivité-coût. "Le développement durable est important pour les consommateurs, mais ils sont réticents à payer un supplément pour cela", explique la banque néerlandaise, qui distingue plusieurs produits susceptibles de répondre à cette double exigence. Mais l'accueil que réserveront les consommateurs à ces nouveaux produits fait, lui, figure d’inconnue.

Les micro-algues à l’aube d’une nouvelle ère. Connues depuis plusieurs siècles pour leurs propriétés, les algues n’ont toujours pas réussi à percer dans l’alimentation. Sources de protéines et de lipides, elles peuvent être cultivées dans des régions peu propices à l’agriculture, indique Rabobank. La société américaine AlgaVia commercialise déjà des farines et huiles à base de micro-algues. "Nous optimisons une souche unique découverte dans la sève d'un châtaignier en Allemagne", précise l’entreprise. Des progrès doivent être réalisés en matière de sélection des espèces et d’élevage afin d’abaisser les coûts de production des micro-algues.

Les insectes doivent se faire désirer. "Il conviendra de surmonter le ‘facteur beurk’. L’acceptation des consommateurs sera le plus grand obstacle dans les pays occidentaux", ajoute, sans détour, la banque néerlandaise à propos des… insectes. Dans un rapport publié l’an dernier, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation de l’agriculture (FAO) voyait en eux un moyen de répondre au défi alimentaire mondial. Déjà consommés dans certaines régions du monde, les insectes concourent partout à la sécurité alimentaire, à l’instar du rôle qu'ils jouent dans la pollinisation des espèces végétales. Makgré des atouts environnementaux certains, dans un avenir proche, la consommation d’insectes ne se développera que sur des marchés de niche, estime Rabobank.

Des plantes pour remplacer les œufs. Les substituts d’œuf à base de plantes apportent également un début de réponse aux problèmes environnementaux posés par l’élevage. Destinés à remplacer les ingrédients d’origine animale, ils doivent apporter une offre crédible à base de soja, de céréales et de noix afin de faciliter leur appropriation par les consommateurs. Aux Etats-Unis, la mayonnaise Just Mayo suscite ainsi l’engouement avec son produit composé d’une douzaine de plantes, mais disposant des mêmes propriétés organoleptiques que la recette originale.

La génomique nutritionnelle, la science qui étudie l'interaction entre les gènes humains, les régimes alimentaires et la santé, constitue également une piste de réflexion pour les filières agricoles et agroalimentaires, affirme la banque néerlandaise. Les aspects liés à la santé constituent, au même titre que les problématiques d’approvisionnement et d’environnement, une des clefs de la production de denrées agricoles de demain.
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Source : www.usinenouvelle.com, 04 mars 2015 par Franck Stassi

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