jeudi 30 juillet 2015

Les insectes vont-ils nourrir la planète?

Cette infographie, qui se demande si l’entomophagie va se répandre dans le monde, a été publiée en août 2014 et réalisée par Anna Egelhoff.

Elle provient du magazine ENSIA financé par l’Institut de l’environnement de l’université du Minnesota (USA), qui cherche à mettre en valeur des solutions concrètes à travers des reportages, des analyses et des infographies. Trois numéros sont publiés chaque année. Son site Internet, dont le contenu est sous licence Creative Commons, s’enrichit régulièrement de nouveaux articles.
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Source : www.courrierinternational.com

mercredi 29 juillet 2015

Les fromages végétaux de Kite Hill (Californie)

Kite Hill, une société californienne, emploie du lait d'amandes et de noix de macadamia pour fabriquer ses fromages artisanaux. Ils sont disponibles dans plusieurs variétés
SOFT FRESH ORIGINAL
SOFT FRESH TRUFFLE DILL & CHIVE (truffes, aneth et ciboulette)
SOFT RIPENED (affiné)
RICOTTA
PLAIN CREAM CHEESE
CHIVE CREAM CHEESE (ciboulette)

"Les fromages sans lait ne datent pas d'hier, a déclaré Tal Ronnen, co-fondateur de Kite Hill, au San Francisco Business Times. Traditionnellement, ils sont fabriqués à partir d'ingrédients transformés et d'huiles." 

La société propose également depuis peu des pâtes fourrées au fromage (MUSHROOM RICOTTA RAVIOLI et SPINACH RICOTTA RAVIOLI).
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Sources : www.journaldunet.comwww.kite-hill.com 

mardi 28 juillet 2015

Six Foods : des chips à base d'insectes

Créée par trois amies de l'université de Harvard, Laura D'Asaro, Meryl Natow et Rose Wang, Six Foods, une start-up créée grâce aux fonds récoltés sur Kickstarter, mise sur le potentiel des insectes en alimentation humaine. 

Leur premier produit, les Chirp Chips, se composent de haricots, de riz et de farine de grillons. Elles sont disponibles en trois saveurs : sel de mer, hickory barbecue (goût fumé au noyer) et cheddar vieilli.

Les Chirp Chips contient trois fois plus de protéines que les chips de pommes de terre classiques.
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vendredi 24 juillet 2015

L'esprit start-up touche aussi l'agroalimentaire

Viande produite in vitro, fromage ou blanc d’œuf d'origine végétale : l'esprit start-up touche aussi l'agroalimentaire américain, avec le soutien de poids-lourds de la Silicon Valley.

En 2014, au moins 138 millions de dollars d'investissements ont été dirigés vers les start-ups développant des protéines non animales, selon la société de recherche économique AgFunder. Pour sa concurrente CB Insights, les investissements ont atteint 221 millions de dollars en 18 mois. D'autres accords sont en préparation, avec le soutien de stars des hautes technologies comme Google Ventures ou l'investisseur Andreessen Horowitz. Cette nouvelle vague « va faire bouger les lignes » dans l'agroalimentaire, dont les acteurs sont souvent figés dans la tradition, a prédit Ish Datar, directeur de New Harvest. Cette association professionnelle promeut l'agriculture cellulaire, qui cherche à utiliser les cellules souches pour produire des répliques de produits animaux.

Basée à Brooklyn (New York), la start-up Modern Meadow cherche ainsi à développer une viande et des cuirs produits in vitro, avec le soutien des firmes de capital-risque Sequoia Capital et Artis Ventures. « Peut-être que la bio-fabrication est une évolution naturelle de l'industrie pour le genre humain. C'est environnementalement responsable, efficace et humain », puisqu'elle évite l'abattage d'animaux, expliquait récemment Andras Forgacs, président de l'entreprise. En août 2013, Mark Post, un scientifique néerlandais de l'Université de Maastricht avait présenté le premier hamburger créé in vitro, à partir de cellules de vaches. Clara Foods et Muufri, deux start-ups de San Francisco, utilisent aussi des techniques in vitro pour produire respectivement du blanc d’œuf et du lait. « Ces produits sont tout aussi polyvalents que leurs homologues naturels », a affirmé Gilonne d'Origny de New Harvest. Un blanc d’œuf produit de cette manière peut être utilisé pour faire de la meringue », a-t-elle assuré.

Même Bill Gates a investi ans le secteur de l'agriculture cellulaire

Le fondateur de Microsoft, Bill Gates, fait partie des investisseurs dans ce secteur. Il est persuadé de répondre à un vrai défi environnemental. « Comment pouvons-nous produire assez de viande sans détruire la planète ? », s'interrogeait récemment le milliardaire sur son blog. « J'ai investi dans quelques entreprises qui travaillent là-dessus, et je suis impressionné par les résultats obtenus jusqu'à maintenant ». Bill Gates fait partie des bonnes fées veillant sur Hampton Creek Foods, qui fabrique des substituts d’œufs à partir de végétaux, ensuite utilisés pour des mayonnaises et de la pâte à cookies. Il a également investi dans Impossible Foods, qui produit des substituts de viande et de fromage à partir de protéines végétales. Cette utilisation des protéines végétales n'est pas nouvelle, mais l'arrivée des champions de la Silicon Valley peut donner un coup de fouet au secteur.

« Notre mission première est de trouver des solutions pour substituer les protéines végétales aux protéines animales sur les marchés de grande consommation », a affirmé, plein d'ambitions, Brent Taylor, cofondateur de la société californienne Beyond Meat (« au-delà de la viande »). « Le taux de consommation de viande sur des marchés comme celui de la Chine augmente à un tel rythme que la production traditionnelle ne peut pas suivre », a-t-il déclaré. Dans le tour de table de ses investisseurs figure notamment Obvious Ventures -un groupe d'investissement comptant notamment les cofondateurs de Twitter Evan Williams et Biz Stone - et Kleiner Perkins Caulfied and Byers (KPCB), une star du capital-risque technologique en Californie. « Nous avons toute sorte de problèmes liés à la nourriture dans le monde - malnutrition, diabète, et obésité -, pour n'en nommer que quelques-uns », expliquait récemment, Chris Dixon, de la société Andreessen Horowitz, qui a investi notamment dans Soylent, fabricant de substituts de repas en poudre.

« Une partie de la solution à ces problèmes est d'apporter une meilleure recherche scientifique, et un plus grand éventail d'aliments pratiques, abordables et de bonne qualité nutritive », indiquait-il. Reste à savoir si le grand public acceptera ces nouveaux aliments. « Pensez à ce qu'il y a dans un beignet de poulet industriel : les gens les achètent malgré tout », a argumenté Gilonne d'Origny. Mais certains restent sceptiques. « Les gens qui font ces choses ne sont manifestement pas des gastronomes », a ironisé Marion Nestle, spécialiste de l'alimentation à l'Université de New York. « Ils mangent pour vivre, mais ils ne vivent pas pour manger, apparemment. »
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Source : AFP, 4 juillet 2015
www.lesnewseco.fr

jeudi 23 juillet 2015

Manger des insectes ne convainc pas la plupart des Suisses

La vente d’insectes pour l’alimentation humaine devrait être autorisée en Suisse dès l’année prochaine. Mais, selon une étude bernoise, les Suisses se montrent plutôt frileux à l’idée de manger ces bêtes qui grouillent.

Pourtant selon la haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires (HAFL), les insectes ont beaucoup d'atouts en tant que source de protéines en comparaison de la viande. Leur production est considérée comme durable, rejette peu de gaz à effet de serre, nécessite peu d'eau et pourrait être intéressante en cas de production à grande échelle.

Enfin les insectes, avec leur goût de noisette, ouvriraient de nouvelles perspectives dans le domaine sensoriel. "Mais ces arguments ne suffisent pas toujours à convaincre les consommateurs", explique Thomas Brunner, professeur en comportement des consommateurs à la HAFL, cité dans le communiqué.

Un petit ver?

Avec des collègues de recherche, il a mené un sondage auprès de la population de Suisse romande et de Suisse alémanique, dans le but de savoir si les consommateurs étaient prêts à manger des insectes et de comprendre leurs motivations.

Les 548 personnes interrogées, choisies au hasard dans le bottin, se sont montrées plutôt neutres envers les quatre arguments, à savoir leur prix, leur goût, la durabilité de la production et le fait que les insectes soient sains. Ce sont ces deux derniers critères qui ont obtenu les meilleurs scores et qui inciteraient le plus les sondés à mettre des insectes au menu.

Pas d'occasion

Pour autant qu’ils soient prêts à le faire, ce qui est rarement le cas. Près de 16 % des personnes interrogées ont déjà mangé des insectes, la plupart par curiosité. Pour un quart d'entre elles un seul essai était amplement suffisant ou ont été dégoûtées à l'idée d'en reprendre une bouchée.

Un autre quart a en revanche indiqué que s’ils n’en mangeaient pas plus souvent, c’était parce qu’ils n’en avaient pas l’occasion. Quant à ceux qui n’y avaient jamais goûté, presqu’un tiers a invoqué cette même raison. Et 14% ont déclaré de but en blanc qu'ils privilégieraient la vraie viande.

Romands moins sceptiques

L’entomophagie, ou consommation d’insectes, est plus connue en Suisse romande et la population s’y montre plus ouverte. Un détail intéressant : les critères gustatifs semblent convaincre davantage. Tous étaient d'accord de dire que les insectes pourraient apporter un enrichissement gustatif.

Les Romands s'imaginaient plutôt manger des mets préparés à base de vers si ceux-ci n'étaient pas reconnaissables, comme des burgers, des barres énergétiques ou des farces à raviolis que les Alémaniques. Les sondés des deux régions linguistiques ont plutôt refusé l'idée d'ingurgiter des bestioles non apprêtées et identifiables.

Bilan de l'étude: plus le thème est traité, plus l'entomophagie est acceptée. Ceux qui décideront de commercialiser des produits à base d'insectes devront démarrer avec précaution et proposer des mets dans lesquels les petites bêtes ne sont pas identifiables.
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Source : 13/07/2015, www.romandie.com

mercredi 22 juillet 2015

Quand les insectes se font bonnes pâtes

Dans cet atelier de Wierde, les sœurs Goffard façonnent des kilos de pâtes fraîches… à la farine d’insectes. Nourrissant, goûtu et écologique.

Ce matin-là, Géraldine Goffard ne doit pas craindre le trou de mémoire quand il s’agit de réunir les ingrédients qu’elle incorporera dans la machine à pâtes. De l’eau, des œufs bio, de la semoule de blé dur également bio et une fine moulure de… vers de farine. «Ce sont des ténébrions meuniers ou ténébrions molitor», sourit l’artisane, en pleine production dans cet atelier de Wierde. Ces insectes représenteront 10% du volume global. «Nous avons effectué pas mal d’essais, de mariages entre les différents insectes et les céréales, de dosages différents. Des essais sont toujours en cours avec pâtes aux criquets. Mais actuellement, c’est cette recette qui est la plus aboutie et qui a convaincu le plus grand nombre.» L’insecte est naturellement gras et il a fallu composer avec ça pour trouver la bonne texture.

Aussi bien déclinées en macaronis, tagliatelles, linguines ou feuilles de lasagnes, les pâtes aux insectes prennent une coloration plus foncée. «Et au goût, on est plutôt dans les saveurs de pâtes complètes, intégrales.» Rapidement, le parti pris a été de rendre l’insecte le plus discret possible. «Quand les amis ont goûté les premiers essais, il y avait encore de petits morceaux croquants dans les pâtes et ça, ça ne plaît pas du tout. On a donc moulu beaucoup plus pour obtenir une farine bien fine.»

Ces macaronis produits hier matin auront d’ailleurs d’étonnantes propriétés nutritives. «Grâce à l’incorporation des insectes, on y trouvera plus de 40% de protéines. Et puis, il y a les vitamines B12, les fibres, les minéraux comme le fer, le zinc, le manganèse», s’enthousiasme encore Géraldine Goffard. «Ce qui veut dire qu’avec une ration de 100 grammes accompagnés de bons légumes de saison, on a un repas complet et équilibré. Pas besoin spécialement de rajouter de la viande ou du poisson. Maintenant, chacun les prépare comme il veut.»

Visiblement, ces pâtes ont aussi le don de vous rassasier. «Des amis très sportifs le confirment», sourit l’artisane. «Ça fournit beaucoup d’énergie et ça vous donne une plus longue sensation de satiété.» Idéal pour bondir comme une sauterelle toute la journée.
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Source : Samuel Husquin, 16/07/2015, L'Avenir
www.lavenir.net

mardi 21 juillet 2015

Le chef niçois David Faure, "émouvoir et surprendre" avec des insectes

Il a introduit les larves de scarabée et le grillon dans son restaurant. Sa démarche éco-responsable lui a peut-être coûté son étoile, mais il ne renonce pas

Le chef David Faure, autrefois étoilé, est-il un visionnaire ? On le saura avant la fin du siècle. Servir des insectes dans son restaurant Aphrodite à Nice est "un engagement pour la planète" qu'il paye au prix fort.

Le guide Michelin lui a retiré son étoile, il y a un peu plus d'un an, peut-être parce qu'il cuisine et régale ses clients avec des larves de scarabée (ténébrion) et des petits grillons européens, proposés dans un menu "Alternative Food". Ils sont préparés sous forme de condiments. C'était sans doute trop tôt. "Une partie de mes clients n'était pas prête", estime David Faure.

Mais pour les convives qui ne veulent pas goûter, sa carte demeure essentiellement tournée vers des plats créatifs et gastronomiques, sans insectes. On retrouve alors des ingrédients plus classiques mais qu'il sait magistralement orchestrer comme le très méridional "poulpe de roche, cuisiné comme un stockfisch, oignons, poivrons, tomates, ail."

"Emouvoir et suprendre"

Le chef s'est jeté dans l'aventure des insectes avec le consentement de son épouse Noëlle, diplômée en sociologie de l'alimentation mais aussi en commerce, avec une spécialisation dans les filières agroalimentaires. Les insectes c'est une façon "d'émouvoir, de surprendre" ses clients mais c'est aussi une démarche pour la planète qui rejoint celle de l'exposition Universelle à Milan.

Si l'Italie a raté son rendez-vous avec l'avenir de la terre, lui entend, à force de persévérance, réussir le sien avec des gourmets écolos.

Fallait-il ne pas marcher sur la lune, parce que là haut il fait nuit noire ? Au contraire, lui veut donner un sourire à l'avenir. Si ma foi, il faut en passer par les insectes, autant que ce soit gastronomique. C'est peut-être le guide Michelin qui n'a pas été visionnaire ! Qui sait ?

Le petit livre rouge avait été lancé à l'occasion de l'exposition Universelle de 1900 à Paris. Les premières voitures se frayaient un chemin dans le nouveau monde industriel. Il était offert avec l'achat de pneus. La France ne comptait alors que 2 400 conducteurs. Il fallait juste y croire. Les Français qui se sont "risqués" à goûter des insectes, sont incontestablement plus nombreux.
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Source : Nice Matin, 12/07/2015
www.nicematin.com

lundi 20 juillet 2015

Manger moins de viande? La tendance des "simili-carnés" facilitera la tâche des végétariens et des "flexitariens"

Boucherie végétarienne. Un paradoxe? Non, vous avez bien entendu. Dans ce commerce se mêlent joyeusement du bœuf, du poulet, des lardons... sans viande. Venant d'ouvrir tout récemment à Paris, cette boucherie surfe sur la vague des produits "simili-carnés" (substituts de viande), préparés la plupart du temps à base de soja ou de froment et censés séduire les végétariens mais également les "flexitariens", ces personnes qui ne veulent pas arrêter de manger de viande mais qui souhaitent avoir une consommation plus raisonnable.

Philippe Conte et Isabelle Bensimon, les propriétaires du commerce, travaillaient auparavant dans la téléphonie mobile et se sont mis à la recherche d'un concept porteur. C'est en 2012 que tous les deux ont eu l'idée de se lancer dans les produits simili-carnés. "Isabelle est végétarienne, je mangeais de la viande tous les jours", raconte Philippe Conte au HuffPost. "Nous étions chez un ami au Pays-Bas, qui nous a fait manger ce que nous croyions être de la viande (Isabelle n'avait pas refusé par politesse) mais qui était en fait des produits simili-carnés. Nous avons tous les deux adoré. Et nous nous sommes dit: 'il faut absolument faire venir ce concept en France!'"

C'est ainsi que fin mai, la "Boucherie végétarienne" a établi ses quartiers à proximité du marché d'Aligre. Une position stratégique car selon Philippe Conte, "ceux qui viennent faire leur marché sont déjà dans une certaine démarche alimentaire".

Le goût, l'odeur, l'aspect de la viande

Dans leur frigo, tout a le goût de la viande, tout sent la viande, mais rien n'en est. Les produits sont même vendus sous le nom d'escalope, saucisse, lardons...

Le concept, original, n'est néanmoins pas tout neuf. A Paris, la "Boucherie" vient notamment faire concurrence à M.O.B., qui a ouvert ses portes en 2013 et dont le fondateur, Cyril Aouizerate avait senti l'"engouement pour la bouffe végétarienne". Dans ce restaurant que Cyril Aouizerate ne voit pas comme un fast food, les burgers ont également l'air de steaks, les nuggets ont l'air d'être fait de poulets mais sont composés de pleurotes et ainsi de suite.

Dans d'autres pays, ces substituts de viande font d'ores et déjà partie du paysage. En Allemagne, les ventes de produits simili-carnés auraient triplé entre 2009 et 2012. Dans les rayons des supermarchés du pays, on trouve sans aucun souci des saucisses ou des escalopes qui, si cela n'était pas précisé, pourraient être prises pour de la viande. Des marques de viande comme Vion Food ont même lancé une gamme de substituts sous le nom Vegetaria.

Aux Etats-Unis, la start-up"Beyond Meat" connaît son petit succès. Un récent article sur Rue89 vantait même avoir trouvé "le steak parfait". Le patron de la boîte, Ethan Brown, ne tarit pas d'éloges sur sa création: "Plus d’oméga 3 que le saumon, plus de calcium que le lait et plus d’anti-oxydants que les myrtilles. En plus de cela, il favorise la récupération musculaire. C’est de loin le steak le plus parfait." Quand le journaliste lui demande comment est reproduit le goût de viande, il répond "c'est de la viande". Sur le New York Times, un chroniqueur culinaire ayant pu goûter leur simili-poulet a cru, lui, qu'il s'agissait vraiment de viande.

Ce poulet, Marina Privé, qui écrit sur les modes de vie durables (cosmétiques bio, cuisine végétale, mode éthique, bouquins et bonnes adresses) sur Le Blog Bleu, a eu la chance le tester. "Le packaging est moderne, l’odeur et la texture sont carrément bluffantes. Une fois sorti de la boîte, le produit se présente sous forme de lamelles pré-grillées, à manger froides ou à réchauffer à la poêle", explique-t-elle tout d'abord. Après l'avoir cuisiné, celle-ci trouve que "au goût, c’est délicieux: croustillant à l’extérieur, et tendre à l’intérieur. La ressemblance est troublante, même si j’ai trouvé ça un peu moins sec que la chair de poulet grillée". Et même que "c’est clairement le meilleur simili-carné que j’ai jamais mangé, il est même meilleur que le 'vrai' poulet!"

Parmi les autres initiatives qui surfent sur la même vague, sans exhaustivité, on peut citer le burger végétarien saignant fait à base de plante par le biologiste et physicien d'Impossible Food, Patrick Brown. Celui-ci a l'apparence de la viande, sent comme la viande, a le goût de viande, et saigne même comme de la viande. Pas plus tard que cette semaine, certains scientifiques mettaient au point une algue rouge ayant le goût de bacon.

Mais les produits simili-carnés ont surtout commencé à faire parler d'eux, en France, lorsque le néerlandais Jaap Korteweg a lancé son concept de "Boucher végétarien", semblable à la boucherie qui vient d'ouvrir ses portes à Paris.

Cible n°1 : les "flexitariens"

Comment expliquer ce phénomène et pourquoi parier sur son succès grandissant? Le nombre de végétariens en France a légèrement augmenté, mais pas tant que ça. Selon un sondage réalisé en 2012 par OpinionWay, ils représenteraient seulement 3% de la population. Mais ce n'est pas uniquement aux végétariens que s'adressent ces substituts de viande, bien au contraire.

Philippe Conte l'affirme, leur première cible, ce sont les "flexitariens". Le flexitarisme, néologisme qui vient des Etats-Unis, est, selon lui, "une volonté d'avoir une consommation raisonnable", plus consciente de différents enjeux, environnementaux par exemple (l'élevage industriel est l'une des causes les plus importantes du réchauffement climatique). Selon le sondage d'OpinionWay, plus d'un quart (27%) des omnivores seraient prêts à devenir flexitariens. C'est-à-dire à tendre vers une alimentation végétarienne sans renoncer pour autant à une escalope ou à un steak de temps à autres. Il semble que ce soit également pour cette population que les simili-carnés aient commencé à fleurir en Allemagne également: "en réalité la plupart de nos clients ne sont pas véganes à 100% et ne veulent pas bouleverser leur mode d'alimentation, ils veulent des produits qui ressemblent à ce qu'ils connaissent déjà", expliquait en 2013 Jan Bredack, fondateur d'une chaîne de supermarchés vegan.

Par ailleurs, les végétariens le sont pour différentes raisons, la plus importante d'entre elles n'étant pas le dégoût pour la viande - elles peuvent être éthiques, environnementales, de santé, etc. Il est donc normal que certains d'entre eux aient envie de retrouver le goût de la viande. "Je ne suis pas devenue végétalienne parce que je n’aimais pas la texture ou le goût de la viande, mais pour des raisons militantes, bien plus réfléchies. Les simili-carnés sont plus écologiques, meilleurs pour la santé et bien sûr, ne causent pas de souffrance aux animaux. Je n’ai donc pas à rougir de vouloir manger un hamburger de soja ou une paupiette de seitan!", soulignait Marina Privé sur son blog.

Autre argument avancé par Philippe Conte, le fait que ces produits représentent une "laïcité ouverte" et qu'"aucun interdit" ne peut retenir quiconque d'en manger. Dans son magasin à Paris, il a déjà pu voir des personnes de différentes religions venir consommer des produits qu'ils ne mangent pas en temps normal.

Enfin, les différents scandales alimentaires ont changé la donne. La présence de viande de cheval dans des lasagnes de Findus, entre autres, a aiguisé l'attention des consommateurs, qui veulent savoir ce qu'ils ont dans leur assiette. "Le phénomène était très marginal en France il y a 20 ans, mais nous pensons qu'il va s’ancrer et se développer dans la société. Les gens ont compris l’importance de la qualité de l'alimentation et de la durabilité des produits", explique à l'AFP Stéphane Walrand, chercheur en nutrition humaine à l'Institut national de la recherche agronomique. C'est l"une des préoccupations de l'un des clients de la Boucherie Végétarienne:

Les substituts de viande pourraient donc avoir de beaux jours devant eux. Vous avez d'ailleurs certainement dû remarquer dans les rayons de vos supermarchés certains produits qui ne sont pas des simili-carnés mais qui s'installent en alternative à la viande, comme c'est le cas des produits de Sojasun ou de Tartex. Comme l'explique au HuffPost Gwenaëlle Le Garrec, responsable marketing de Triballat (dont l'une des principales activités est Sojasun), leurs produits (steaks de soja, hâché végétal) "s'appuient sur la tendance flexitarienne qui cherche de la diversité, une alternative à la viande". Si les ventes de leurs produits n'explosent pas encore, une progression est toutefois bien notable, surtout depuis ces trois dernières années.

Quant à Philippe Conte, son objectif est d'ouvrir d'autres boucheries végétariennes dans les grandes villes de France et de livrer à domicile dans tout le pays. "C'est plus qu'une tendance, c'est une lame de fond".
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Source : huffingtonpost.fr, Marine Lebreton, 18/07/2015

Des fermes d’escargots en développement pour les futurs habitants de Mars

L’institut serbe pour la Recherche biologique a proposé des gastéropodes géants aux astronautes pour leur éviter des carences en protéines lors de futures missions spatiales vers Mars et la Lune. Le ver à soie est aussi au menu.

«Deux tiers des protéines qu’un astronaute consomme dans l’espace doit provenir de sources animales», a expliqué à RT Vladimir Kovalev, chercheur principal à l’Institut de biophysique à Krasnoïarsk. «Mais dans une base extraterrestre, comme l’espace est limité, l’élevage du bétail devient impossible».

Mis en place afin de soutenir le programme spatial soviétique, l’Institut de biophysique développait des habitats de système autonome et d’auto-régénération durant quatre décennies.

D’après un article publié plus tôt dans l’année dans un journal de l’Université fédérale serbe, les chercheurs seraient parvenus à développer une biosphère pour un escargot géant africain à 97% autonome, ce qui signifie que les futurs explorateurs de l’espace vont aussi élever des escargots qui s’alimenteront de racines végétales pour ensuite les consommer et ainsi obtenir ces protéines animales si importantes.

«Il vous faudra une colonie de 700 à 800 escargots pour alimenter une personne», indique Kovalev. Au cours d’une journée moyenne, un colon mangerait de 100 à 150 grammes de viande d’escargot, bien qu’il serait plus sûr pour eux d’en manger un demi-kilo».

L’escargot géant africain ou Achatine foulque est un mollusque charnu, mesurant environ 8 cm de long mais pouvant dépasser les 20 cm pour un poids allant jusqu'à 1 500 g. Pourtant, sur terre, il est considéré comme un animal nuisible, véhiculant de nombreuses maladies.

Alors que ces espèces visqueuses sont considérées comme un met de choix et servent même parfois d'animaux de compagnie en Asie du Sud-Est, les prochains pionniers de l’espace seront obligés de s’y mettre.

«Nous les avons goûtés, nous-mêmes. Le gout est acceptable bien que ce ne soit pas aussi bon que de la viande», a dit Kovalev. «Cela avait un gout de foie», a souligné Nikolaï Manoukovski, un autre chercheur de l’Institut.

Des scientifiques japonais, à leur tour, y compris ceux qui ont travaillé pour l'Agence d'exploration aérospatiale japonaise JAXA, proposent depuis une décennie des insectes comme base de l’alimentation dans un régime spatial, sauf que leur dernier rapport offre aussi un menu composé d’«abeilles, de cigales, d’escargots, de mouches et de termites». Le ver à soie est également au menu.

Mais tandis que des éleveurs sont prêts à peupler les colonies avec des insectes expérimentaux, l’obstacle majeur reste cependant le voyage vers Mars en lui-même. Alors que le projet Mars One a fait les gros titres au cours des cinq dernières années avec ses projets visant à installer une colonie humaine sur la planète rouge et l'occuper dès 2024, les technologies nécessaires ne sont pas disponibles à l’heure actuelle.
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Source : RT France, 15/07/2015
http://francais.rt.com

vendredi 17 juillet 2015

Le poi(d)s lourd de la protéine végétale

Cosucra vient d’inaugurer sa nouvelle ligne de production de protéines de pois. Un investissement de 30 millions d’euros, avec des emplois à la clé.

Active depuis vingt-cinq ans dans la production de protéines de pois, l’entreprise Cosucra est aujourd’hui leader mondial sur ce marché de niche.

«Alors que le marché s’ouvre à ce nouvel ingrédient naturel et que les débouchés se multiplient, notre entreprise est passée de pionnière en 1990 à leader», se réjouit Jacques Crahay, CEO de Cosucra.

L’idée de manger moins de viande, pour des aspects de santé ou environnementaux se développe. Parmi les alternatives proposées sur le marché pour fournir les protéines essentielles à notre organisme, il y a les protéines végétales. «Nous devons répondre à une attente toujours plus forte des consommateurs pour des produits alimentaires naturels, capables d’apporter des solutions concrètes aux enjeux de consommation. Pour ces raisons, nous avons souhaité réaliser un investissement de 30 millions d’euros et ainsi créer une nouvelle unité de production de Pisane, notre produit phare.»

Répondre à la demande mondiale

Avec cette nouvelle unité de production de protéines de pois Pisane de 10 000 m², l’entreprise entend maintenir sa position de leadership en étant capable de fournir aux marchés un volume plus important et de continuer à exporter ses produits et ingrédients santé issus du pois dans plus de 45 pays.

«Nous allons pouvoir accroître les volumes de produits et améliorer l’efficacité opérationnelle. Par exemple, nous avons doublé les lignes de production afin de faire tourner l’usine 24h/24, 7j/7 tout au long de l’année et ainsi ne plus devoir arrêter les machines toutes les trois semaines durant une journée pour les nettoyages et entretiens nécessaires.»

En augmentant sa capacité de production, la structure warquinoise envisage de créer 35 emplois directs ainsi qu’une dizaine d’emplois indirects.

Un projet économique et environnemental

Un développement qui pourrait également avoir un impact positif sur le secteur agricole de la région. «Aujourd’hui, nous devons essentiellement importer les pois de France, faute d’offre de la part des agriculteurs régionaux… Pourtant, c’est une culture qui ne nécessite pas d’engrais et offre une bonne tête de rotation…»

L’aspect environnemental n’a pas non plus été oublié.

«En tant que producteur de produits naturels, il est normal d’être attentif à la question du développement durable, insiste Jacques Crahay. L’eau sera purifiée et épurée par un équipement moderne avant d’être rejetée dans l’Escaut.

Nous allons valoriser le biogaz produit par la station d’épuration en électricité verte. Le dispositif mis en place permettra ainsi d’éviter l’émission de 5000 tonnes de CO2, contre 2500 auparavant. Nous allons aussi continuer à privilégier le transport fluvial; ce qui sera d’autant plus facile après la construction du port autonome de Pecq en permettant le (dé) chargement de deux bateaux en même temps.»

De quoi entrevoir des belles années à venir pour l’entreprise familiale, portée sur les fonts baptismaux en 1852 et qui a réussi à passer avec succès de l’exploitation du sucre à celle de la chicorée et enfin du pois.
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Source : Pauline Deneubourg, 20/06/2015, L'Avenir
www.lavenir.net

jeudi 16 juillet 2015

Ynsect inaugure à Evry le premier centre de R&D dédié aux insectes

L’entreprise de biotechnologies Ynsect s’est dotée d’un centre de R&D pour étudier l’élevage des insectes et leur transformation en produits exploitables dans l’industrie.

La jeune entreprise de biotechnologies Ynsect a inauguré le 8 juillet son siège social ainsi que Ynstitute, son centre de R&D, tous deux implantés au sein de Genopole à Evry (Essonne). Ynsect a pour activité l’élevage d’insectes à grande échelle et leur transformation en nutriments destinés principalement à l’alimentation animale.

"Ynstitute est le premier centre de R&D sur les insectes et la chimie verte. L’enjeu de cette plateforme c’est d’être les premiers à apporter aux marchés une offre d’insectes de manière industrielle et en qualité alimentaire", a indiqué Antoine Hubert président d’Ynsect.
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Source : Patrick Désavie, 09/07/2015, www.usinenouvelle.com

lundi 6 juillet 2015

Innovation. Déguster une glace à la sauterelle à Quimper

Les glaciers de la maison Dutertre, à Quimper, viennent de sortir un nouveau sorbet à la sauterelle, nous l'avons testé pour vous.

Insolite
Des sauterelles dans un sorbet ananas gingembre: non, ce n'est pas la spécialité d'une contrée lointaine mais la dernière création de la maison Dutertre, rue Kéréon, au cœur de Quimper en Bretagne.

À première vue, rien ne laisse penser que ces petits bouts noirs tels des fruits secs parsemant le sorbet sont des insectes. Mais une fois, en bouche les saveurs se révèlent: d'abord le sucré de l'ananas, puis le croquant de la sauterelle torréfiée qui donne une touche anisée semblable à de la réglisse, relevée par les épices et le gingembre.

« On a eu cette idée en regardant une émission sur les insectes dans l'alimentation. Le sorbet ananas gingembre était apprécié, on a donc décidé d'y incorporer des sauterelles », explique France Kerdranvat co-créatrice avec son époux de la maison Dutertre.

Des créations originales

Ces sauterelles en provenance du Mexique sont une matière première onéreuse : entre 200 € et 450 € le kilo. Malgré ce coût, le prix s'aligne sur celui des autres glaces. « Ce nouveau sorbet n'est pas rentable », précise la glacière.

Mais, pour le couple l'important est d'innover. « Si on ne fait que vanille, chocolat, fraise, il n'y a pas d'intérêts à être artisan glacier », affirme France Kerdranvat. Ils ont déjà créé des sorbets au camembert, au foie gras et à l'huître. La glace à la sauterelle, elle, est en édition limitée durant 15 jours, mais si les clients sont au rendez-vous, la production pourrait être prolongée. Et pour ceux qui souhaiteraient mélanger les saveurs, « une boule de glace ananas gingembre sauterelle peut très bien se marier avec une boule au chocolat », assure la glacière.
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Source: www.entreprises.ouest-france.fr
Alban MÉRY de MONTIGNY, 2 juillet 2015

vendredi 3 juillet 2015

Toulouse: Des menus sans viande dans les cantines à la rentrée

A partir de la rentrée de septembre, des « menus alternatifs sans viande » seront proposés dans toutes les écoles publiques de Toulouse. Jean-Luc Moudenc (LR), le maire, l’annonce dans un courrier envoyé ce jeudi aux parents d’élèves.
« Tout plat contenant un ingrédient carné pourra être remplacé, pour ceux qui le souhaitent, par un plat sans viande d’égale valeur nutritionnelle en matière de protéines (poisson, plats à base d’œuf, steaks végétaux) ».

Un tiers des plats carnés sont jetés

Le maire justifie cette nouveauté de façon très prosaïque. « La Ville de Toulouse, dit-il, sert environ 30.000 repas par jour (…). Malheureusement, il apparaît qu’environ un tiers des enfants ne consomment pas la viande proposée pour diverses raisons ».
Jean-Luc Moudenc évite ainsi habilement l’écueil du débat sur la substitution du porc pour les enfants musulmans. « Le menu de substitution au porc, de facto, disparaît », reconnaît d’ailleurs le Capitole. Consulté, le Conseil de la laïcité mis en place par la mairie, a approuvé la mesure « à l’unanimité ». Elle est même saluée par l’écologiste Antoine Maurice (EELV), conseiller municipal d’opposition.
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Source: Hélène MENAL, 2 juillet 2015
www.20minutes.fr

jeudi 2 juillet 2015

Les cantines de Paris se mettent au menu végétarien

D'ici 2020, les écoliers auront dans leurs assiettes une fois par semaine un menu sans viande. L'idée ? Apporter une alimentation plus saine et plus respectueuse de l'environnement.

C'est une des idées phare qui a émergé lorsque les personnels de la ville de Paris ont été consultés en vue de la conférence de Paris sur le climat. La capitale compte proposer d'ici 2020 dans chacune de ses cantines scolaires un repas végétarien par semaine, révèle le Parisien. Le dispositif existe déjà depuis 2009 dans tous les établissements du IIe arrondissement, dont le maire est l'écologiste Jacques Boutault. Certaines cantines du XIIe et du XIVe l'ont également adopté.
«Nous avons désormais dépassé le débat ‘viande ou pas viande'. Chacun a conscience que manger de la viande à tous les repas n'est ni nécessaire ni sain et que l'on peut avoir un repas végétarien parfaitement équilibré», souligne Célia Blauel maire adjointe de Paris à l'environnement, au développement durable, à l'eau, aux canaux et au plan climat énergie. «Se questionner sur notre alimentation n'est pas uniquement une préoccupation gourmande, il s'agit aussi du bien-être animal, du dynamisme de notre filière agricole, de diminuer les émissions de gaz à effet de serre ou encore de limiter nos risques de maladies cardiovasculaires», poursuit l'élue EELV.
En revanche cette décision n'a rien à voir avec les débats sur les menus de substitution au porc, comme ce fut le cas à Perpignanou à Chalon-sur-Saône.

Concertation avec les parents

Dans ce souci de qualité et dans le cadre du plan d'alimentation durable, les repas végétariens de la mairie de Paris se feront à base d'aliments sans OGM, issus autant que possible de l'agriculture biologique. «Nous allons privilégier des aliments locaux et de saison», assure Célia Blauel. Parmi les plats déjà testés et approuvés figurent les lasagnes, les raviolis, les pizzas ou les couscous de légumes. «Nous allons y aller progressivement», observe la maire adjointe, «nous allons discuter avec les parents et aussi laisser le temps à nos cuisiniers de se familiariser avec ce nouveau type de cuisine».
Les parents y seront gagnants, ajoute-elle, «les repas végétariens coûtent moins chers que les menus avec viande. Les tarifs n'augmenteront pas, et avec le surplus dégagé, on pourra prendre de la viande, pour les menus des jours suivants, de meilleure qualité».
Ce changement de philosophie gustative concerne aussi les cantines des personnels de la ville. Le restaurant situé à Hôtel de ville proposera dès la rentrée 2015 un repas végétarien par jour. Les autres devraient l'imiter dès 2016.
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Source : Constance Jamet, 2 juillet 2015
www.lefigaro.fr