lundi 20 juillet 2015

Des fermes d’escargots en développement pour les futurs habitants de Mars

L’institut serbe pour la Recherche biologique a proposé des gastéropodes géants aux astronautes pour leur éviter des carences en protéines lors de futures missions spatiales vers Mars et la Lune. Le ver à soie est aussi au menu.

«Deux tiers des protéines qu’un astronaute consomme dans l’espace doit provenir de sources animales», a expliqué à RT Vladimir Kovalev, chercheur principal à l’Institut de biophysique à Krasnoïarsk. «Mais dans une base extraterrestre, comme l’espace est limité, l’élevage du bétail devient impossible».

Mis en place afin de soutenir le programme spatial soviétique, l’Institut de biophysique développait des habitats de système autonome et d’auto-régénération durant quatre décennies.

D’après un article publié plus tôt dans l’année dans un journal de l’Université fédérale serbe, les chercheurs seraient parvenus à développer une biosphère pour un escargot géant africain à 97% autonome, ce qui signifie que les futurs explorateurs de l’espace vont aussi élever des escargots qui s’alimenteront de racines végétales pour ensuite les consommer et ainsi obtenir ces protéines animales si importantes.

«Il vous faudra une colonie de 700 à 800 escargots pour alimenter une personne», indique Kovalev. Au cours d’une journée moyenne, un colon mangerait de 100 à 150 grammes de viande d’escargot, bien qu’il serait plus sûr pour eux d’en manger un demi-kilo».

L’escargot géant africain ou Achatine foulque est un mollusque charnu, mesurant environ 8 cm de long mais pouvant dépasser les 20 cm pour un poids allant jusqu'à 1 500 g. Pourtant, sur terre, il est considéré comme un animal nuisible, véhiculant de nombreuses maladies.

Alors que ces espèces visqueuses sont considérées comme un met de choix et servent même parfois d'animaux de compagnie en Asie du Sud-Est, les prochains pionniers de l’espace seront obligés de s’y mettre.

«Nous les avons goûtés, nous-mêmes. Le gout est acceptable bien que ce ne soit pas aussi bon que de la viande», a dit Kovalev. «Cela avait un gout de foie», a souligné Nikolaï Manoukovski, un autre chercheur de l’Institut.

Des scientifiques japonais, à leur tour, y compris ceux qui ont travaillé pour l'Agence d'exploration aérospatiale japonaise JAXA, proposent depuis une décennie des insectes comme base de l’alimentation dans un régime spatial, sauf que leur dernier rapport offre aussi un menu composé d’«abeilles, de cigales, d’escargots, de mouches et de termites». Le ver à soie est également au menu.

Mais tandis que des éleveurs sont prêts à peupler les colonies avec des insectes expérimentaux, l’obstacle majeur reste cependant le voyage vers Mars en lui-même. Alors que le projet Mars One a fait les gros titres au cours des cinq dernières années avec ses projets visant à installer une colonie humaine sur la planète rouge et l'occuper dès 2024, les technologies nécessaires ne sont pas disponibles à l’heure actuelle.
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Source : RT France, 15/07/2015
http://francais.rt.com

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