vendredi 22 janvier 2016

Ninaqua est un projet et un pari sur l'avenir

Le Gouessant se lance dans un projet aquacole d'envergure et innovant. Il vise à remplacer les matières premières issues de farine et huiles de poissons par de nouveaux ingrédients.

Le site aquaculture est basé à Saint-Aaron et est dédié à la fabrication d'aliment aquacole. L'activité mise de plus en plus sur l'exportation. L'aquaculture représente la moitié de la production d'aliment totale. Le Gouessant fabrique 30 000 tonnes de produits aquacoles par an, ce qui en fait l'un des leaders en France.

Un projet innovant...

Le Gouessant innove avec son projet Ninaqua. « Le développement durable fait partie de notre logique », assure Pierre-Samuel Camus, le directeur Aquaculture. Avec un budget de 5,5 millions d'euros, et la participation de partenaires comme Ifremer, l'Institut Pasteur, l'Inra... l'objectif est « d'en finir avec les farines et les huiles de poisson pour nourrir les fermes aquacoles », explique-t-il. L'intérêt de ce pari est local, régional, national et finalement mondial. « Nous devons nous affranchir totalement des farines et huiles de poisson. Ce n'est pas durable car la population mondiale grandit. »

... et labellisé

Le projet Ninaqua a été labellisé par cinq pôles de compétitivité français : Pôle Mer Bretagne, Aquimer, Pôle Mer Méditerranée, Agri Sud-Ouest Innovation et Hydreos. Il a donc été sélectionné comme « projet innovant » dans le cadre du dernier appel à projets du Fonds unique interministériel (FUI). Le budget de ce programme s'élève à 5,5 millions d'euros. Il sera partiellement financé par la Banque publique d'investissement (BPI).

De l'exigence bio

« Le bio prend une réelle ampleur, note le directeur. Le cahier des charges est très exigeant et nécessite beaucoup de rigueur. Mais, nous avons un réel savoir-faire. Nous aussi, nous voulons apporter notre contribution à cet enjeu considérable. » Le remplacement des matières premières classiques se fera par des ressources comme les micro-algues, les protéines végétales comme le soja, ou encore des ingrédients issus de levure ou d'insectes (hydrolysât qui est une décomposition chimique par l'action de l'eau).

La recherche

« Ces nouvelles farines devront être efficaces pour la croissance du poisson, ne pas nuire au goût, et faire en sorte que les élevages aquacoles restent rentables, commente le directeur. La profession est demandeuse d'innovations. » Des mesures d'impact, liées à ce changement d'alimentation, seront faites sur les truites et les bars. Plus tard, d'autres tests seront lancés dans des fermes aquacoles sélectionnées, en conditions réelles.

Un pari sur l'avenir

Ce pari lancé voilà environ deux ans est dans une phase concrète de démarrage. Dans quatre ans, durée du projet, la cinquantaine d'acteurs de Recherche et développement aura trouvé un produit de substitution. « Nous avons bon espoir de finaliser ces recherches. Les ressources marines ne sont pas inépuisables. Nous devons les préserver. »
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Source : ouest-france.fr, 20/01/2016

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