mardi 17 janvier 2017

Bionascent veut faire du lait pour bébé avec des protéines humaines

La start-up aurait déjà réussi à fabriquer in vitro l'une des protéines essentielles que l'on trouve dans le lait maternel.

Ces dernières années, le débat entre les pro et les anti-allaitement n'en finit plus d'être discuté. De nombreuses études scientifiques sont publiées et commentées sur le sujet. Le consensus actuel, de l'OMS aux agences gouvernementales en passant par les revues scientifiques tend à affirmer que l'allaitement est bénéfique pour l'enfant et la mère sur divers points. Ce qui ne veut pas dire que le lait infantile est nocif pour autant, évidemment, d'autant que la portée de ces avantages diffère selon les études.

Un des atouts du lait maternel, c'est qu'il est produit par un humain, pour un humain, à l'inverse du lait infantile, qui provient de la vache. Sans trancher ce débat, qui reste avant tout un choix personnel, une start-up américaine entend justement créer un lait artificiel à base de protéines humaines, rapporte la Technology Review du MIT.

Comment ça marche? La société Bionascent, lancée en février 2016, cherche à produire en laboratoire 14 des protéines les plus importantes du lait maternel (sur les 1600 qui le composent). Pour cela, les scientifiques insèrent des gènes humains dans des levures cultivées in vitro, précise Technology Review, qui a interrogé le PDG de Bionascent. L'idée serait d'incorporer ces molécules bien particulières dans du lait infantile classique.

Un long (et coûteux) chemin avant la commercialisation

Celui-ci affirme avoir déjà réussi à répliquer l'alpha-lactalbumine, qui représente entre un quart et un tiers des protéines dans le lait maternel. Dans le lait de vache, la proportion tombe à seulement 3%. Avec ce "prototype", Bionascent espère attirer des investisseurs pour synthétiser les 14 autres protéines et, surtout, passer les coûteux tests de certification américains.

La société devra également prouver, études scientifiques à l'appui, que ces protéines sont identiques à celles fabriquées par le corps humain et parfaitement acceptées par le bébé. En attendant, une deuxième protéine cultivée in vitro devrait arriver d'ici deux mois.

BIonascent n'imagine pas remplacer le lait maternel, d'autant plus que celui-ci change en fonction de l'âge de l'enfant, de son sexe ou plus généralement de ses besoins. Mais le PDG, Craig Rouskey, souhaiterait au moins rapprocher le lait artificiel le plus possible de son équivalent humain.
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Source : Huffington Post, Grégory Rozieres, 03/01/2017

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